Il était une fois.....Janine et sa jolie boîte à boutons
Il était une fois, une très gentille dame passionnée depuis très longtemps par la couture. Et puis vient le jour où l'opportunité de parler à Janine de mon affection pour les jolis boutons vit le jour. Et Janine de me sortir des boîtes entières de boutons multicolores ! j'imaginais déjà des personnages ayant utilisé ces précieux boutons. Sur la table de la cuisine jonchaient de magnifiques boutons, couleurs éclatantes, mordorées, sombres, des modèles élégants, en tissu satiné, brodé, design....Que vas-tu faire avec ces boutons ? me demanda Janine....m'en servir pour faire écrire, lui répondis-je...et là l'étonnement et la curiosité se lurent sur le visage de Jannine.
Et bien voila Janine, c'est fait ! nous te livrons quelques textes de notre l'atelier d'ecriture. Tes jolis boutons ont pris vie. Merci à toi de nous avoir permis de rêver et d'imaginer d'autres vies.
Voici la contrainte d'écriture demandée :
Objectif :
Partir du réel pour aller dans la réalité et les souvenirs, ambivalence...sortir de sa zone de confort.
Matériel :
- Une boite avec neuf cases et des boutons à l’emplacement de chaque case
- Une carte postale
Consigne d’écriture :
1- Choisir parmi les neuf cases de la boite à boutons, choisir les boutons d’une seule case et les disposer sur votre table. (ci-dessous)
2- Choisir une carte postale. (ci-dessous)
3- Raconter l’histoire de ces boutons, leur appartenance, leur fonction. L'histoire est-elle dans le présent, le passé, le futur ? (20mns)
Utiliser la carte postale comme support ou simplement un détail.
Lecture à partager
LES BOUTONS
« En casquettes en boutons dorés … »
Boutons dorés, boutons noirs, et toi
Le sans couleur, sans éclats, transparent.
Boutons brillants et chics,
Ou noirs et mystérieux.
Boutons de fête, échappés d’ un costume de bal,
Modeste bouton caché d’ un sous vêtement intime.
Quelle histoire chacun pourrait raconter…
Est-ce le petit chat qui en a découvert un
Sous un meuble caché,
c’est un jeu fascinant et musical.
Non, aucun rapport avec ces vieilles godasses…
A moins que…un revers de fortune, qui sait... ?
Comment tous ces solitaires, pièces uniques,
Se sont-elles retrouvées ici réunies ?
Quelles aventures ces boutons petits ou gros
Peuvent-ils se raconter le soir au fond de leur boite ?
J’imagine une belle farandole joyeuse et folle !
Que de vies ici réunies, petits poucets perdus, seuls ;
Mais ensemble ils sont comme les habitants
de ma rue, aussi variés, riches ou pauvres.
Chacun une origine, une histoire, une matière,
Trouveront- ils un jour leurs semblables ?
A.
Les boutons
J’ai un vilain penchant : j’aime tout ce qui brille. De l’or, du toc, je le vole.
J’habite à Deauville. Il n’y a pas autant de touristes que sur la Côte d’Azur mais pendant le festival du film, tout le beau monde du cinéma est là. Stars américaines, jeunes premiers russes, grands acteurs français, etc. Et du brillant, il y en a ! Bijoux, voitures, étoffes hors de prix. Le festival, pour moi, c’est Noël avant l’heure.
Aujourd’hui encore, chasse miraculeuse. J’ai profité de la promenade en famille de la réalisatrice japonaise Mika Akabane pour compléter ma collection. A force de tripoter son gilet, sa fille Noriko a perdu un bouton en forme de cœur. La petite humaine, complice involontaire, a même arraché à une veste haute couture, un superbe bouton en jaspe, frappé en or au nom de son illustre mère. Merci fillette ! J’ai fondu sur mes trésors, direction mon coffre.
Mon œil averti repère une perle brillant entre deux fleurs. Que faire ? Tenter ce troisième ou poser mes deux acquis et revenir ? Un tien vaut mieux que deux tu l’auras, non ? Je vais à ma base ranger les boutons japonais et je repars pour la perle. Drôle d’endroit qu’un jardin pour ce fruit de la mer. Une aubaine pour moi ! Le bijou est toujours là. Je pique et le prends. Il est à moi ! Que ces humains sont négligents… Ils ne se rendent pas compte de leur perte ? A quoi bon se parer s’ils n’en prennent pas soin ? Je vais par-ci, par-là. Je tourne ma tête : quelle étrange fleur bleue. Non ! C’est encore un bouton ! Tout rouge, partagé par une virgule dorée. Il m’appelle.
Ainsi passent mes journées, au gré du vent.
Je vais rejoindre ma maison quand un dernier objet m’interpelle, orange et carré. Mais le vol ne sera pas aisé. Un matou est à côté. Prudence donc. Prudence ou… abandon. Celui-là restera égaré. Je vais y laisser des plumes sinon. Voler oui, mais en sécurité ! je regagne mon nid et fait l’inventaire de mes trouvailles. Mon butin ferait le bonheur d’une couturière !
Satisfaite, je regroupe mes précieux larcins et amoureusement, je les couve. Il ne manquerait plus qu’on me les vole !
E.
Les boutons
Oisive jeunesse. Par indélicatesse, tu as perdu ta vie, ta vie de jeune fille. Ta virginité. André a volé ta dignité. Il s’est détourné de toi en un instant.
Vie de princesse auréolée de jaune, si délicate, ta peau si laiteuse, porcelaine de Limoges. Mamy l’aimait tant....la porcelaine.
Le jaune, ma princesse te sied à merveille avec ta peau caramel et tes yeux marron glacés. Tu as garde cette simplicité de jeune fille, avec tes robes au petit col Claudine : ta chemise blanche brodée aux manches et tes jolis boutons jaune citron sertis d’argent. Tu es belle Lili avec ta chevelure brune. Un rayon de soleil traversant le temps et l’espace.
Je t’aime ma princesse et le respect que j’ai pour toi est immense. N’aies pas peur. Blottis-toi tout contre moi. Ferme les yeux et respires. Respire l’air qui enfle ta poitrine et qui réchauffe ton cœur. Les larmes n’ont plus lieu d’être. J’ai rêvé d’un été au bord de mer, les vagues déferlant retenaient ton souffle, le vent soufflait et enflait ton pantalon si blanc avec ses jolis boutons jaunes à points rouge et bleu. Hier, j’en ai retrouvé un dans ma boite à boutons.
Souvenirs d’une soirée après un bain de minuit. Tu dansais autour d’un feu crépitant traversé de lueurs des rayons du soleil couchant.
Tu étais si belle avec ton chapeau en coton bleu azur étoilé de boutons jaunes aux tons et aux nuances variés.
N’aies pas peur Lili. Je suis là.
H.F
Les boutons retrouvés de mon enfance
Dans cette malle aux trésors fourre tout dans le grenier chez ma grand-mère, ou cohabitaient un balais, une lampe à pétrole, un buste aux formes généreuses permettant de créer en 3 dimensions des bustiers, chemisiers voir des robes, j’ai aussi retrouvé 9 boutons aux dimensions allant de petits, plats, mono, bi ou tricolores, bombés, tressés ou gravés.
Cap à l’Ouest, il y a-t-il du nouveau Monsieur Barnes ?
Revenons à ma grand-mère, aux doigts de fée, elle aimait prendre les mesures avec un mètre de couturière, sur les corps menus comme replets, puis après la coupe du tissu avec le papier sulfurisé, les positionner sur le corps inanimé du buste, il était temps de choisir les bons boutons pour souligner, mettre en exergue une couleur de la pièce de tissu et créer un ensemble flamboyant, ou rétro, comme riche ou martial ou encore ostentatoire
Et tout cela au son d’une lyre improbable venant chatouiller nos oreilles à l’écoute de la moindre inspiration.
Jean-Louis 16 février 2019
Les boutons
J’ai trouvé cette poignée de boutons, en me promenant sur la plage.
Sans doute une couturière…. Pour ne pas perdre son temps a emmené son ouvrage avec elle. D’une pierre deux coups, la bronzette et la couture….
C’est drôle, ces boutons ont la couleur du sable. Ocre nacré, brun, doré, argenté.
On pourrait supposer de la couleur de la robe de la couturière, ou bien, la couleur du pantalon de son mari…
Et celui-ci, une perle de culture !!! Tout droit sorti de la mer et de son huitre …. Qu’elle aurait ramassé parce qu’il lui faisait de l’œil, au loin, transporté par la dernière vague…
Et ce marron foncé, quatre trous bien costauds que l’on pourrait imaginer, sur une grosse veste bien chaude et qu’il faudrait tenir bien fermée.
Jaune pâle serti d’or, que l’on pourrait porter en pendentif, tellement il est joli.
Ou alors, je me trompe complètement !!!!
Peut-être des amoureux, trop pressés de se baigner. Ils auraient arraché leurs vêtements et tous les boutons seraient tombés.
Quoi qu’il en soit, je les ai ramassés et ils m’ont bien fait rêver…
JPL
Un jour à Paris
Sur le quai des bouquinistes, il pleut, il fait gris et froid.
J'attends les acheteurs, les kiosques ne sont pas encore ouverts.
J’OUVRE OU JE N’OUVRE PAS ?
Je fais les cents pas, quel temps, un temps à ne pas mettre un bouton dehors.
Chaque saison apporte son lot de boutons, nous sommes au printemps, les promeneurs prennent des vêtements plus légers et colorés
avec des boutons plus pastels des gris, des bleus, des verts.
Je m’amuse le soir quand je ferme mon stand,
je retrouve des boutons sur le quai.
Je les range dans une petite boîte au cas où !!!!, on reviendrait les chercher.
C’est bête, mais un bouton perdu peut parfois faire perdre le charme d’un vêtement.
Un jour je tricoterai un bonnet et je coudrai tous mes trésors dessus.
Peut-être que j’attirerais des clients et qu’ils reconnaitront leurs boutons
En attendant J’OUVRE OU JE N’OUVRE PAS !
P.
LES BOUTONS
Quand j’ai plongé la main, sur l’injonction de mon animatrice préférée, dans ce joli coffret, j’ai eu la surprise d’en retirer 7 boutons !
7 boutons de couleurs et de formes différentes, et je me suis imaginé à les associer à un jour de la semaine et peut-être à une activité ou un état d’âme.
J’ai immédiatement vu des boutons plus joyeux que d’autres.
Le premier qui a attiré mon attention je l’ai baptisé le « bouton du lundi », et je l’ai attribué à une personne dont le vêtement est celui d’un être faisant un travail assez pénible, c’est un bouton sans fioriture.
Le deuxième, guère plus joyeux que celui du lundi, je me suis dit qu’il ferait bien l’affaire pour celui du Mardi
Le troisième, celui du Mercredi, représente un dessin qui me fait penser à un ballon, je suppose qu’il risque de souffrir de maltraitance à l’occasion de jeux dans des cours de récréation.
Le quatrième me paraît bien austère, c’est celui du Jeudi qui doit appartenir certainement à une personne qui n’aime pas qu’on bouscule ses habitudes et son environnement, peut-être faut-il mieux rester sur ses gardes. Allez savoir !
Le cinquième commence à se faire coquet, le vendredi est là, et il commence à penser à sa fin de semaine.
Le sixième, celui du samedi, rien qu’à le voir, je pense qu’il est prêt à faire la fête.
Le septième me semble bien fatigué pour un dimanche, peut-être parce qu’il se trouve trop près de son compagnon du lundi !
R.
Ces boutons ont beaucoup vécu, depuis cette année magique de 1955 conservés par un vieil homme dans des vieilles chaussures qu’il gardait. Mais pourquoi garder des boutons dans des chaussures si usées, si abîmées par le temps ? Et pourquoi garder ces 5 boutons là ? Tout simplement parce que ce sont les cinq derniers trésors de cette femme, Anna, la femme qui a tant compté pour lui.
Il l’aimait tellement par sa simplicité, son raffinement et sa féminité. Il avait gardé deux autres boutons plus masculins pour marquer l’année de leur rencontre entre un grand bouton et un petit bouton à protéger.
Anna était une merveille dont on ne voulait pas qu’elle s’éteigne et de garder ses boutons qu’elle portait le jour de sa mort, c’était comme l’avoir, la sentir auprès de lui chaque jour. Conserver ces boutons dans ses vieilles godasses permettaient de les protéger comme dans un cocon pour rappeler le magnifique papillon qu’elle était.
Elle avait complètement fait éclore ce vieil homme, lui avait appris tellement de choses si pures et si belles ; qu’elle ne pouvait pas être complètement partie. Quand il tenait ses boutons dans ses mains, il se rappelait de leurs doux baisers échangés dans une douceur tellement divine.
On pourrait croire à un rêve éveillé, avec une sérénité tellement parfaite, que rien de plus ne nous serait nécessaire. Il nous faudrait uniquement cet amour si puissant et pourtant d’une douceur infinie.
E.R
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